︎


exercices minimaux pour un Jardin d’hiver


Chaque époque a la renaissance de l’Antiquité qu’elle mérite

Aby Warburg


Ce projet inscrit son interrogation dans les problèmes soulevés par le rapport entre la réception des images et le récit historique.

L’image, une partie d’un triptyque, est prise par Pierre Petit, le 12 octobre 1888. On peut le trouver dans une petite boite noire nommée « Chili », à la médiathèque du Musée du quai Branly. Le triptyque est composé de trois portraits de trois femmes, et deux d’entre eux suivent les règles de la photographie anthropologique du 19e siècle. Les femmes sont nues, avec la tête haute, les bras baissés, le visage rigide, la bouche bien fermée, et le regard pétrifié. Les femmes posent en suivant à la lettre la dictée de l’anthropologie qui cherchait à « faire voir » son objet d’étude : le sauvage. Dans ces photographies, tout était préparé pour que ces documents deviennent des documents scientifiques, sauf un petit détail : le fond. Les palmiers et les acacias verts à feuilles sombres ne sourient pas à la raison, mais à l’imagination. Ces arbres sont le fond de l’extérieur. En fait, c’est le sceau de l’image qui avertit de la proximité de la scène. C’est par le tampon bleu que l’on sait que la photographie a été prise au Jardin d’Acclimatation de Paris, capitale de l’anthropologie du XIXe siècle. C’est le tampon qui dit que ces femmes ne sont pas dans la jungle, mais dans la cité. Malgré les apparences, il s’agit d’une photographie de la cité. Or, s i, dans les deux premières images, les femmes suivent les règles de l’anthropologie physique, dans la dernière, par contre, il ne s’agit plus du portrait de l’Autre, puisqu’on voit là une seconde altérité, une alterité d’autre nature À savoir : les Grâces. Il est possible que cela soit la première photographie des Charites. Mais plus important est le suivant : c’est la première image (et peut-être l’unique) qui montre les trois Grâces au moyen de trois femmes noires.

ejercicios mínimos para un Jardín de invierno


Toda época tiene el renacimiento de la Antigüedad que merece.

Aby Warburg


Este proyecto interroga los problemas que deja la relación entre la recepción de las imágenes y el relato histórico.

El tríptico fue encontrado en una pequeña caja negra llamada “Chili”, en los archivos antropológicos del Museo du quai Branly, en 2014. Se compone de tres fotografías de tres mujeres desnudas mientras eran exhibidas en el Jardín de Aclimatación de París. Una especie de zoológico, un antropozoológico –como es hoy nombrado por los especialistas– que albergó a tres mujeres, cuyo retrato fue tomado por Pierre Petit el 12 de octubre de 1888. De las tres imágenes, dos siguen las reglas de la fotografía antropológica del s. XIX: las mujeres están desnudas, erguidas, brazos a los costados, mirada al lente. Todo estaba dispuesto para hacer de estas imágenes un documento para la ciencia, salvo por un detalle: el fondo. Y es que las palmeras no son una vegetación para el cálculo sino para la imaginación. Son el cielo del afuera. De hecho, es el timbre que lleva la imagen el que muestra que la escena se desarrolla en París, capital de la antropología decimonónica. Es el sello el que muestra que estas mujeres no están en la selva sino en la ciudad; que, a pesar de las apariencias, se trata de una imagen de ciudad. Sin embargo, si las dos primeras imágenes siguen las reglas de la antropología física, con la última, en cambio, ya no se trata del retrato antropológico porque lo visible es otra alteridad; una alteridad de segunda naturaleza; otro “Otro”. A saber: las Gracias. Es bastante probable que esta sea la primera fotografía de las Cárites. Pero más significativo es esto: es la primera imagen –y quizá la única– que representa a las tres Gracias mediante tres mujeres negras.






 



︎

2



  Je désire être ramené vers les dioramas dont la magie brutale et énorme sait m’imposer une utile illusion. Je préfère contempler quelques décors de théâtre, où je trouve artistement exprimés et tragiquement concentrés mes rêves les plus chers : Ces choses, parce qu’elles sont fausses, sont infiniment plus près du vrai ; tandis que la plupart de nos paysagistes sont des menteurs, justement parce qu’ils ont négligé de mentir.

Charles Baudelaire


︎ Cet Exercice se poursuit grâce au soutien du Musée Nicéphore Niépce, l’Institut Français et l’Institut Français du Chili


Deseo que me lleven a los dioramas cuya magia brutal y enorme sabe imponerme una útil ilusión. Prefiero contemplar algunos decorados de teatro, donde encuentro artísticamente expresados y trágicamente concentrados mis sueños más queridos. Estas cosas, por ser falsas, están infinitamente más cerca de la verdad; mientras que la mayor parte de nuestros paisajistas son mentirosos, justamente porque se han olvidado de mentir.

Charles Baudelaire


︎ Este Ejercicio se desarrolla con la participación del Museo Nicéphore Niépce, el Instituto Francés y el Instituto Francés de Chile




︎

3

Sala Laraña, Facultad de Bellas Artes de la Universidad de Sevilla, 2021

Comisariada por Mar García Ranedo y Miguel Pablo Rosado.